Nous sommes en guerre

Ici, à part la galère endémique et les marches de quelques opportunistes qui se baladent dans la rue pour des revendications ridicules, il y a rien. Un silence lourd. Embêtant et presque frustrant. 
A la télévision nationale, le programme reste inchangé, ennuyant, avec des émissions sans attrait. Les mêmes séries débiles qui passent, des artistes sans talents qui nous sapent le moral avec leurs chansons ratées ; des agitateurs sociaux en mal de reconnaissance qui payent pour pouvoir passer au journal télévisé, et…mais l'absence total de débats sur la situation actuelle. 
Un débat absent, d’acteurs crédibles avec des informations fiables, sur la guerre et ses conséquences, sur le chômage, sur la désagrégation de nos valeurs sociétales… Tout est silence! Rien que silence.
Des anciens barons de la classe politique, qui s'accrochent encore à leur fauteuil flétri et à leur renommée désuète, ne convainquent plus personne que le sot de la rue. Et le discours présidentiel, qui nous laisse un peu sur notre faim. Un manque. On attendait plus d’eux, pour qu’on s’approprie enfin de notre guerre.
Une guerre nécessaire pour une paix indispensable. 
Une guerre qu'on ne ressent pourtant que dans les medias étrangers, ou dans quelques journaux de la place à l’information incertaine, ou sur les radios locales animés par des éditorialistes sans diplôme. Ou, sur la toile où les internautes débattent sur ce qu’ils ne savent pas. 

Une guerre qu'on ne ressent qu'à travers notre misère quotidienne, ou à travers le défilé des chefs de famille, licenciés, qui se baladent de services en services pour chercher leur pitance auprès de quelques connaissances. 
Alors pourquoi ne parlons-nous pas guerre ? De cette armée qui avec ses maigres moyens se bat au front ; de ce pays que l'on maltraite de tous les noms (gouvernement fantoche), et qui pourtant fut jadis grand, fier et peut-être craint...Bon sang, parlons-en!
Acceptons-nous de la vivre pour avoir enfin la paix! 
Et pour qu'un jour alors que les feux se seront éteints, que le malien retrouverait sa dignité même dans la ruine de sa demeure, que nous puissions dire, à nous, à nos enfant et à nos petits enfants, que jadis nous nous sommes battus pour la liberté et pour la sauvegarde de notre identité culturelle, religieuse et sociale.
Oui, que jadis, nous nous sommes battus à mort pour sauver notre existence.